Ninh Binh

Ninh Binh Tam Coc

Après ces 2 premiers jours de chauffe passés dans la capitale, il est désormais temps d’entamer notre descente vers le Centre. La première étape est Ninh Binh, proche de ce que certains guides appellent la Baie d’Halong terrestre (oui, nous on connaît surtout la maritime…).

Les camarades au vert

Le réveil est rude. L’idée était de partir par le train de 9h pour Ninh Binh, donc nous sommes levés à 6h45. Petit-déjeuner à l’hôtel (toujours appréciable pour gagner du temps), et nous gagnons la gare à pied sacs au dos. Sauf que… on est pas spécialement prévoyant sur ce voyage (en Asie du Sud-Est, ça passe normalement non ?) : le train sus-cité de 9h est full, il démarre sous nos yeux en nous narguant…

Nous avons à présent 4h à tuer avant le train suivant de 13h10. Qu’à cela ne tienne, nous en profitons pour faire un tour au Lenin Park de Hanoi, non loin de la gare, nous l’avions aperçu le jour de notre arrivée. Histoire de constater que le communisme soviétique a bel et bien marqué durablement le pays…

Hanoi Lenin
Un homme sur cette photo a gagné le tournoi de baby-foot de Monthermé

En tout cas, l’entrée du parc est payante, 4000 dong (0.16€) par personne, dérisoire pour nous, mais tout de même une somme pour les locaux, qui n’ont en plus pas tant d’endroit que ça pour se mettre au vert. Une notion du communisme bien relative ! (oui je sais c’est facile et gratuit)

Coquet Tam Coc et Bich Dong, dîtes donc !

Les 4 heures s’écoulent donc bucoliquement, puis retour à la gare où nous pouvons enfin monter dans le train. Train ancien et rustique, comme on aime. Dans ces gares, point de passages sous-terrains pour passer d’une voie à l’autre, il suffit… de passer d’une voie à l’autre, à pied bien sûr. Toujours amusant pour nous, occidentaux biberonnés aux innombrables normes de sécurité ISO. Le voyage de transit durera 2h30, avec notamment un type qui passe pour vendre des œufs durs cuits aux gens.

Pour ce jour de transition, nous prenons le temps de nous organiser un peu plus qu’auparavant. Boris, en charge de l’orientation et la logistique (comme souvent), se décide enfin à utiliser Booking.com pour réserver des logements et ne pas se retrouver “à poil” sur place. Nous prenons le parti de loger dans un petit hôtel juste en face de la gare de Ninh Binh : pas le premier choix pour la plupart des gens, car à une dizaine de km des curiosités locales (Tam Coc, Bich Dong), mais cependant pratique pour sa proximité avec la gare…

Le lendemain, revigorés par une bonne nuit bien climatisée et un breakfast pancake banane et jus de fruit frais, nous cherchons donc le moyen de parcourir les 10 km qui nous séparent de Tam Coc. Alors, vélo ou scooter ? Vu la chaleur notoire, et l’état forcément douteux des biclous, nous optons pour un scooter… une première ! Ex-motarde (ou plutôt ex groupie accompagnante), Céline est aux anges… même si le démarrage est poussif (pas moins de 5 essais, si si !).

Vous savez désormais qui porte la culotte

On est partis, Lui derrière et Elle devant, comme chantait presque Brassens. Cheveux au vent ou presque, puisque les dits cheveux sont sous un casque (ici, c’est presque bizarre de rouler avec une protection !). Le trajet se passe sans encombres, c’est relativement straight, en dépit d’un peu de circulation. Quand on arrive dans le village de Tam Coc, ça nous rappelle le parc de Khao Sok en Thaïlande : très aménagé, très occidentalisé, bardé de lodges et de cantines bien de chez nous, afin que les touristes se sentent un peu moins dépaysés. Une démarche qui nous surprend toujours.

Qu’importe, nous sommes arrivés à l’embarcadère de la Baie d’Halong terrestre ; après avoir laissé le scooter à une commerçante, nous embarquons pour une petite promenade en bateau. Une promenade où l’on sillonne entre les rizières moites et multiples pics karstiques (ce terme-là, vous allez le bouffer dans tous les guides touristiques) pendant près de 1h30, au demeurant plutôt agréable, et que donc nous recommandons.

Même si pour ne rien vous cacher, ce qui nous a plu avant tout, c’est la technique de rame bien à eux des rameurs, probablement moins fatigante sur la durée. Curiosité très locale (on a jamais vu ça ailleurs), voyez-vous même, le plus parlant c’est en vidéo…

Une technique digne d’une grenouille !

Le petit bémol, vraiment petit, et surtout pas indiqué dans le guide, c’est qu’en plus des 390k dong pour le tour en bateau, on se fait racketter de 200k dong sur une sorte de marché flottant (enfin, des barques avec des fruits) en bout de parcours (rien de forcé hein, on te met les fruits dans le bateau puis on te demande si tu veux quelque chose), plus le tip de 50k au rameur (là ok, le nôtre a repris au moins 10 bateaux, un champion)… Bon, on râle pour râler peut-être, ça fait vivre les locaux (merci à nous, bienfaiteurs occidentaux), mais ça mérite quand même d’être signalé.

L’étape suivante est la pagode de Bich Dong, à une demi douzaine de kilomètres. On se félicite d’avoir pris un scooter plutôt que des vélos !

Les Sons of Anarchy ne sont que des petits joueurs !

Bich Dong, c’est donc un temple en pleine nature, sculpté dans la roche, qui correspond à l’image que se faisait Céline de l’Asie : des arbres fruitiers exotiques à profusion, des temples en osmose avec la nature qui éveillent l’imaginaire. On a l’impression d’ouvrir un livre de voyage, un livre que nous aurions ouvert petit pour rêver, rêver à creuser un trou au fond du jardin et d’atterrir de l’autre côté en Chine… ou en l’occurrence au Vietnam, ça marche aussi. (Si vous avez aimé cette prose, sachez que c’est du Céline, et pas celle qui voyage au bout de la nuit)

L’entrée du temple de Bich Dong

Parle avec elles

Retour à la réalité, et donc à la ville. Nous nous arrêtons au passage au Gia Bao à Tam Coc pour une collation coconut. Boris en profite pour goûter le fameux café local au blanc d’oeuf (Ca Phe Trung), servi chaud cette fois, qui s’avère finalement aussi sucré que réconfortant. Dissertant sur la journée présente, nous décidons finalement de manger sur place. Nous aurons également un bel échange avec une doctorante du cru, en partance pour Londres. Un dernier passage par l’embarcadère désormais désert, et nous rentrons finalement sur Ninh Binh à la tombée de la nuit. Tout en nous félicitant d’avoir troquer nos traditionnels biclous contre le scooter qui va bien…

Coconut numéro 87 du séjour pour Céline

Rendus à Ninh Binh, nous avons quelques heures devant nous avant de prendre notre train de nuit de 22h25 pour Dong Hoi. Dong Hoi, oui, car nous avons tranché pour la suite du voyage : nous passerons par les grottes de Phong Nha, au détriment d’autres curiosités comme par exemple la zone démilitarisée (DMZ) ou les tunnels de Vinh Moc. Choix difficile, mais néanmoins obligé, car si au départ nous voulions traverser le pays du Nord au Sud la fleur au fusil, la période où nous sommes partis (météo difficile au Sud) ainsi que la durée du séjour (2 semaines, déjà pas mal !) nous aura forcé à faire des choix exclusifs (et Céline adore faire des choix !). Et train de nuit donc, car on adore ce mode de transport lent d’une part, et que d’autre part ça nous fait gagner théoriquement une journée de transport, même si nous verrons ce n’est pas non plus la panacée.

Nous tuons donc ces heures qui nous séparent du train à coup de jus de fruit répétés. C’est aussi pendant ce laps de temps qu’une gamine du cru, encore une donc, mais beaucoup plus jeune, vient spontanément nous parler afin de travailler son anglais. Elle nous fait part de ses rêves de découvrir ce qui se passe hors de ses frontières, de voyager… Un échange très rafraîchissant, qui tranche drastiquement avec tous les échanges mercantiles purement intéressés de la populace locale que nous avons au quotidien. Car oui, sans être trop critique non plus (ça n’a rien gâché au séjour), ce pays est quand même économiquement bien dans la merde, et nous occidentaux sommes vus comme les sponsors blancs de l’homme jaune. Comparativement, nous n’avons pas du tout ressenti cela en Thaïlande, “hub” local riche et développé de la région. Aparté à part, et pour revenir à notre jeune et insouciante rêveuse : qui que tu sois (oui on est cons, on a pas demandé son nom), et si tu nous lis un jour (on sait jamais !), nous te souhaitons d’accomplir tous tes beaux projets ! Oui, notre échange le plus enrichissant au Vietnam fut une conversation avec une gamine de 10 ans.

Alors que déjà, le temps est venu d’embarquer pour la suite de l’aventure…

Le train de nuit au Vietnam, c’est pas l’Inde !

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4 réponses

  1. Matouchka dit :

    J’adore l’humour toujours bien venu ! Très émouvante la rencontre avec cette petite de 10 ans qui rêve de voyager …

  2. BARBOSA Elisabeth dit :

    Agréable à lire , parfois drôle ( l’humour décalé à la Boris!!! ) : j’ai aimé et j’en redemande…

  3. Père Tarin dit :

    Ce n’est pas le Viet-minh, bon papaaa !!!

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