Hué – Jour 1

Hue Cite Imperiale

Nous nous levons tôt ce matin. La veille, nous avions pensé bon d’anticiper en pré-achetant les billets du train de 16h pour Hué (ça se prononce “Oué”, gardez ça en mémoire pour la suite). Il n’en sera finalement rien : Dong Hoi étant en fin de compte sans grand intérêt, nous ne nous y attardons pas, et sautons dans le premier train de 8h.

Si nous pensions somnoler tranquillement dans le roulant, c’est raté. Les cités vietnamiennes ne dorment jamais, elles klaxonnent : c’est un fait immuable. Quid du train de la Réunification ? Eh bien, caché derrière un nom un peu pompeux, ce n’est pas si différent…

Ils sont fous ces vietnamiens ! #boulequies

Taxi drivers et non-pâles riders

Nous arrivons donc en fanfare à Hué. Au saut du train, le folklore continue ! Hué étant un passage quasi obligé lors d’une traversée du pays, les locaux connaissent la musique sur le bout des doigts. Et c’est ainsi un orchestre, non plutôt une véritable horde de taximans à pied (je m’égare, mais au volant ils passent leur vie au klaxon, donc c’est bien des musicos) qui nous jouent leur partition à la queuleuleu, pour essayer de nous ramener dans leur carlingue. Surréaliste et un brin agaçant !

L’un après l’autre, nous éconduisons poliment chaque candidat, telle la jolie femme rejette en série les relous en boîte de nuit. Point besoin d’assistance pour arriver à notre hôtel, en effet ! Cette fois-ci, l’Ours, toujours responsable logistique en chef, a pris de soin de noter sur la carte l’emplacement approximatif. Et puis, une fois parachuté dans une ville nouvelle, nous aimons y ressentir les premières vibrations à pied… Une fois la haie d’honneur passée donc, nous marchons. Et les premières vibrations arrivent vite !

Cette fois c’est au tour des Easy Riders (oui, même nom que le Kerouac movie) de nous faire la cour. Un groupe de motards spécialisé dans la bringuebale de touristes à deux roues. Passé la réclame à coup de iPad, nanas en maillot (pertinent, surtout devant la mienne), et punchlines du cru du chalant (“En voiture Simone !“, “C’est parti mon Kiki !“), on ré-réexplique que non merci, on préfère se démerder. Comme dans beaucoup de fiefs en développement, les autochtones ne comprennent pas que l’on puisse préférer l’autonomie et la débrouille au confort et l’assistanat.

À ne pas reproduire chez soi en France !

Mais bien assez de coups de gueule ! Le texte défile et j’ai l’impression que, tel l’occidental ethnocentré, je ne fais que râler. Alors que ces deux jours à Hué, ancienne capitale du pays, ont pourtant été forts agréables, comme je vais le relater à présent, passée cette aimable description des rapports humains qui se tissent sur le terrain !

Hué Hué, Citadelle abandonnée

Le chemin de la gare à l’hôtel est vraiment plaisant. Fait assez rare pour être souligné, une sorte de promenade verte a été mise en place tout le long de la rivière des Parfums, rendant agréable la traversée de la ville par ce biais. Trente minutes plus tard, nous posons nos bagages. Notre logement semble donner de plein pied dans le quartier roots, toujours sympa pour décompresser le soir. Il n’est pas encore midi, c’est parfait : la journée peut débuter !

Au programme, on fait dans le classique : pour ce premier jour, nous allons découvrir la vieille ville et sa Cité impériale ! Cette dernière se situe au nord de la rivière des Parfums, qui coupe la ville de Hué en deux : au sud la ville moderne (dont le quartier des routards), et au nord donc l’ancienne Citadelle royale. Mais tout d’abord, le plus important : une fois le pont traversé, il est midi, soit l’heure de manger ! Nous ne badinons pas avec ce sacro-saint sujet, alors pause brochettes/riz dans une gargote bien cheap, de celles que l’on préfère. En plus, la patronne parle français ! Enfin un échange authentique ? Oui à peu près, même si ça finit comme toujours à essayer de nous refiler un circuit pousse-pousse au moment où on sort nos liasses de flouze 10€ tout cumulé..

Bref, repus, en route pour la Cité impériale ! La seule du Vietnam par ailleurs, ce qui nous procure une certaine émotion (non je plaisante, mais c’est quand même à signaler). Après un débat interminable, nous prenons la formule “Citadelle + 4 tombeaux” en prévision de la journée du lendemain (quel teaser !), et pénétrons dans l’enceinte. Mais avant de continuer, redéfinissons les termes : c’est au sein de la citadelle (ou enceinte) royale que se trouve son principal point d’intérêt, la cité impériale. Cette dernière comprenant à son tour une cité interdite ou pourpre (oui, les chinois n’en ont pas le monopole !) en son cœur, entourée d’une palanquée de palais, pavillons et temples dans sa périphérie. On s’y perd déjà vite sur le papier ! Pis, nous nous rendons vite compte qu’on s’y perd également sur le terrain, la dite cité impériale étant tout à fait immense. On pourrait aisément y passer une journée entière sans se presser au lieu de nos quelques heures volées.

Entrée d’un temple
Un autre majestueux palais, gardé par ses urnes modèle géant

Et pis du pis, l’on va aimer s’y perdre ! Et sur cette voie, l’endroit mystique nous y aidera tout à fait, les indications pour s’orienter s’avérant cryptiques ou brillant par leur absence. Piètrement étonnant, pour un site de cette stature historique. Le lieu ne manque en tout cas pas d’intérêt, loin s’en faut, bien qu’une bonne partie des constructions semble bloquée en case restauration. La cité dans son ensemble a en effet essuyé de sévères bombardements pendant la guerre du Vietnam, lui donnant par endroits un air un peu désolant… La cité interdite a en particulier été totalement détruite, se résumant aujourd’hui à un vaste champ de ruines.

Avant Disney et E.T., les ricains étaient déjà belliqueux

Mais alors que nous finissons la visite un peu au pas de course, l’heure du réconfort approche. Oui, on passe aussi notre temps à manger, et en plus ici c’est pas cher. Nous jetons notre dévolu sur le bien original DMZ bar, ambiance et treillis et tranchées assumée. DMZ pour Zone DéMilitarisée, dont la visite se fait (notamment) en partant de là. Visite que nous zapperons par ailleurs, par manque de temps tout simplement (intéressant hein ? à venir une section “Tout ce qu’on a pas fait”). Bref, nous nous revigorons donc dans ce troquet à coup de Huda beer et de nouilles aux crevettes grillée (ça fait très bobo dit comme ça).

Ce soir, pas certain que l’expression “repos du guerrier” convienne…
On aime les selfies porn food, on assume

S’ensuit une petite promenade digestive dans le quartier des routards, puis nous rentrons nous coucher tôt afin de faire face à la journée pour le moins spotive de demain

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2 réponses

  1. BARBOSA Elisabeth dit :

    Belle balade de tombeau à tombeau , agrémentée de pauses bien agréables entre les diverses bières locales et les nouilles aux crevettes ( dignes d’un menu “bobo” , comme tu le soulignes !!! )
    Des journées riches en souvenirs qui aident à supporter l ‘ hiver parisien . Au prochain récit !

  2. Matouchka dit :

    J’ai bien aimé les commentaires autour de la balade en vélo. Et toujours ce style enlevé avec de l’humour là où on ne l’attend pas. Je suis fan !!

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